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Message par Tr0n Ssohnneuz » Ven Jan 11, 2019 4:58 pm

Je vous fais part de quelques anciens écrits et d'anciens travaux d'il y a quelques années.
J'ai depuis peu repris ma passion pour l'écriture de nouvelles longues (appelés Novella de nos jours).
J'ai aussi écrit quelques poésies selon des métriques assez différentes des standards ou en prose.
Ce sont généralement des jets retravaillés légèrement, principal très de ce que j'écris, le son.
Voilà un petit florilège pour ceux qui la lecture enchante.
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Message par Tr0n Ssohnneuz » Ven Jan 11, 2019 4:58 pm

Britomartis

A,
La déesse du Mont Dicté,
La première fille de Carmé,
La douce et sucrée,
Britomartis.



Phénicie.
Dans la citadelle d’Argos et ses danaïdes,
Elle aimait à se baigner comme les naïades,
Ou cueillir des fleurs près des matia.

La farouche, à la chevelure de cuivre,
Bronze aux reflets d’airain, danse, ondule avec souplesse
Ses reins divins d’une exquise délicatesse.
Le beau la flatte.
Mais solitaire rien ne l’attise.
Alors, agacée, elle s’éloigne à la hâte.

En Crêtes,
Si gracieuse, elle arriva.
Minos courtise la belle, avec concupiscence,
Et convoitise.
Le rapace la désire avec appétence
Et Neuf mois durant, il achoppe ; effrayée, elle s’échappe.

Le calvaire n’osa pas la suivre
Quand elle se précipita du haut de la falaise
Pour échapper à tous ces aléas et fadaises.

A Egine.
Si séduisante, elle arriva.
D’un amour charnel, le pêcheur qui la sauva
Des longs filets,
S’éprit d’elle et encore troublée, elle s’éloigna,
Mortifiée par tant d’ardeur, à désirer son cœur.

Sur l’Olympe.
Si charmante, elle arriva.
Terme de son épopée, elle soupira, tourmentée
Par ces mélopées.
Désormais favorite d’Artémis, Gorgone adulée,
Elle préservera sa virginité, pour l’éternité.


Ecrit le 5 Mars 2010.
Dernières modifications : Le 2 Août 2010.
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Message par Tr0n Ssohnneuz » Ven Jan 11, 2019 5:03 pm

Chocolat

Un petit carré.

Deux petits carrée.

L'atelier des lutins torréfacteurs du village de Glotte, édifice aussi fantasque qu'extravagant, aux antiques et désuètes tuyères est le lieu de villégiature du plus beau bouquet chocolatier du Royaume de Pouffe. C'est au détour d'un sentier que j'ai senti les exhalaisons voluptueuses du cacao, l'empyreum de la graine qui brûle dans les immenses cheminées à la gloire du sucre. Matoune madame, l'alléchante femelle m'avait envoyé chercher des berlingots de friandises dans la forêt. J'en suis tombé amoureux.

Fantasques et insolites, les surprises de ballots de friandises régalent alors l’estomac. La liqueur du sourire à l’arôme alléchant s’insinue dans des bouquets de fleurs rococo. Biscornus, sucreries et douceurs accompagnant le calice du plaisir, exhale de fantaisie : un artifice plein de flammes et de feu. Les voix sont saugrenues, les gestes tarabiscotés, tout est baroque, désuet et pourtant délectable. Ces confiseries de caprice au goût exquis à l’odeur aguichante, embrasent les papilles du coeur. Puis les colosses s’agenouillent d’un plaisir alors élémentaire parfois même curieux. L’incendie des saveurs succulentes calcine jusqu’à la pupille et toujours la catin sirupeuse, mielleuse et suave devient visqueuse et gluante, pâteuse d’amende comme les gigantesques pieds du géant. On s’embourbe dans le caramel. Gommeux, graisseux, huileux, pâteux.

Un sourire suffit.
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Message par Tr0n Ssohnneuz » Ven Jan 11, 2019 5:04 pm

La toute première nouvelle que j'ai écrite.
Olivier
A 5 ans,

Je me souviens quand Papa avait trop poussé la balançoire et que je suis tombé sur les dents. Les petits bonshommes blancs m'ont bien aidé et m'ont mis du truc rouge sur les lèvres. Ça piquait mais après ça allait beaucoup mieux. Depuis je fais attention aux balançoires et Papa s'en veut.

A 7 ans,

Je me souviens cette première crise d'asthme. J'avais avalé un sou et ma maman m'avait mis la tête à l'envers en me tapant dans le dos. Le sou était finalement tombé. Mais quelques heures après j'avais cette toux qui ne s'arrêtait plus. Essoufflé, presque étouffé. D'abord Maman a cru que le sou m'avait fait mal. Mais les grands bonshommes blancs ont dit à mon papa que la dyspnée avait provoqué de l'asthme. Ils ont fait plein de tests et ils ont trouvé que j'étais allergique à plein de trucs. Dont grotitou le chat à la maison.

A 9 ans,

Je me souviens, j'avais plein de bronchites, et à chaque fois que je montais dans le car pour aller à l'école je toussais et je devais prendre le médicament. Les autres se fichaient de moi parce que je n'arrivais pas à jouer au foot plus de 10 minutes. Y a que Nico et Caro qui étaient gentils. Nico il aimait bien l'histoire et moi j'adorais écrire, alors on a crée des jeux historiques avec tout plein de règles.

C'était marrant.

A 11 ans,

Je me souviens du premier jour du collège. On a eu la chance d'être dans la même classe avec Caro et Nico. On a commencé à faire du jeu de rôles aussi. On rigolait bien en cours d'allemand, on déconnait tout le temps en perm' et au CDI. J'allais parfois voir Caro à la danse et Nico en UNSS dans l'équipe de Volley Ball. Moi par contre, je n'avais pas trop le choix, je faisais de l'endurance sur les pistes d'athlétisme. Il fallait faire travailler mes poumons.

A 15 ans,

Je me souviens de Caro dans la cours du collège et de notre premier baiser sous les regards jaloux de Nico. Nico aurait aimé être à ma place, mais trop introverti, elle avait préféré l’extraverti. Je venais de découvrir le rugby et comme je courrais le 100 m en 10,90, ils m'ont recruté dans l'équipe du stade. Les rougeurs, et la chaleur de la passion pour Caro. Mon premier amour et...

A 18 ans,

Rupture des ligaments croisés du genou suivi de séquelles, d'un genu valgum. Ils m'ont remplacé l'articulation par une prothèse. Lors d'un plaquage je suis mal retombé, c'est foutu pour quelques années le sport. Ma Caro s'occupe bien de moi. Nous avons décidé de nous installer ensemble dans une maison à côté de celle de ses parents. J'ai décidé de rejoindre la faculté de biologie l'an prochain. Quel été... Coupe du monde de football, mon bac, son bac, notre bac à tous. Les chemins se séparent, chacun partant faire ce qu'il aime. Caro rentre en médecine, Nico en math sup pour devenir prof, Mathieu rentre en économie, Jenifer en BTS Action Co. La vie est belle, nos rêves prennent formes, peu à peu. Le monde est à nous. De concerts en festivals, de bringues alcoolisées en conduite ivre, on fait les cons, jeunes branleurs.

Et Elle, ma Caro, elle m'annonce un soir.

Je suis enceinte, tu vas être papa...

A 19 ans,

Fête, fiesta, n'importe quoi... J'm allume à la vodka en concurrençant Nico. C'est dur. Caro a fait une fausse couche. C'est pas plus mal, nous pouvons continuer chacun nos études à peine commencer. Elle a foiré sa première année, elle va régulièrement chez un psy. Nico pareil, il vient de finir une psychothérapie, il ne m'en a jamais vraiment parlé. Il a chié son année de Math Sup. Chuis l'seul à passer en seconde année de fac de bio. On déconne à plein tube, tout est bon pour faire n'importe quoi. J'adore, je me sens vivre, génial. Aux aguets pourtant, tout ne va pas si bien…

A 20 ans,

L'acide ribonuclénique du corps humain, instable. Ce ribose qui rend la chaîne du polymère chimiquement instable. L'ARN, cette copie de brins d'ADN. Elle sert de catalyseur pour les enzymes et favorise les réactions chimiques dans le milieu cellulaire, elle les guide, elle supporte une partie de l'information génétique. Mais il y a ces agents pathogènes, cette enzyme virale qui se greffe à l'ARN, en produit une nouvelle, la transcriptase inverse qui s'intègre dans le génome de mes cellules. La famille des Retroviridae comme m'a dit le docteur. Alors ils ont du mesurer cette ARN virale, pour trouver qu'il y en avait un peu trop. La belle courbe asymptomatique, latente, prête à se développer à chaque instant, dans 1 an, dans 3 ans, dans 10 ans...

Je me sens vide, cette fatigue chronique proche de l'asthénie. Les muscles se font parfois douloureux, ces protéines myalgiques qui me font mal. Les céphalées hebdomadaires et ces sensations de picotements dans les yeux. Je pleure souvent suite à ces migraines violentes. Mais est-ce réellement important ? Ma douleur comparée à celle de mon entourage ?

A 22 ans et 1 mois

Adénopathie des ganglions lymphales. Une hypertrophie d'après le docteur du CHU. C'est sous mandibulaire pour reprendre ses termes compliqués. La maladie a mis moins d'un mois à se déclarer. D'habitude c'est une année, voire des années. J'ai vraiment pas de bol... Une sensation d'écrasement sur ma gorge.

A 22 ans et 2 mois

Sarcome de Kaposi, cet herpès HHV8, provoquant des tumeurs cutanées sur ma bouche, sur mes gencives, dans mes alvéoles pulmonaires. Ces hématomes violets qui déforment mon visage, lentement, progressivement, gagnant chaque jour malgré les traitements. Les nodules sur les amygdales. Je pourris de l'intérieur. Les œdèmes sur mes mains, sur mes avants bras, pire qu'une femme battue. Le martyr même de se coucher dans son propre lit, la peur de se réveiller le matin avec des morceaux de chair tombant. Devant la glace je ne peux plus me voir.

A 22 ans et 3 mois

Je palpe chaque jour l'angoisse de mon entourage. Au delà de leurs regards terrorisés par mon état, je n'ai pas peur. De quoi aurais-je peur ? La douleur suffit à ma peine et ne me laisse que quelques minutes chaque jour pour y penser. La mort ? Bof... De toutes façons c'est bientôt fini. Ce matin devant la glace, je regardais ces petits pigments qui naissaient sur ma rétine. Le docteur a été clair, je ne peux plus sortir de l'hôpital. Je l'aime toujours Caroline, mais j'ai déconné... Punis. Elle vient me voir tous les jours, je n'ose la regarder parfois, tellement j'ai honte, tellement je l'aime, tellement j'ai du la décevoir, les décevoir. Rétinite. Clair, net, précis comme diagnostique. Sauf que pour moi, plus rien n'est net. D'ici deux jours, je serais aveugle. Je ne pourrais plus la voir. Alors je dévore ces derniers instants, où je peux encore admirer son minois. C'est son anniversaire demain...

A 22 ans et 4 mois

La prolifération de ces cellules cancéreuses sous mon sternum, comme la maladie de Hodgkin. Grosse comme une orange, la tumeur se développe d'un demi centimètre par jour. J'ai la tête qui tourne à chaque fois que je me réveille. Je ne peux même plus sortir de mon lit. Respirer me brûle les poumons, avaler m'est devenu impossible. C'est le noir complet comme au fond de mes entrailles. C'est dégueulasse à l'extérieur comme à l'intérieur. Caroline est passée ce matin. Elle pleurait dans la salle d'attente, je l'ai encore « vue ». La pauvre. Avant la piqûre du soir qui atténue la douleur, Nico est passé, lui qui n'est même pas allé voir ses deux tantes à l'hôpital. Ca m'a surpris.

Aujourd'hui, la morphine m'a sereinement fait sombrer dans le néant. J'ai repensé à elle. Elle qui doit être si triste. Triste que je l'ai trompé, triste que je parte, triste d'avoir perdu son temps avec moi, triste de voir la mort de près. Me le reprochera-t-elle ? Alors j'ai pris mon stylo, juste à la veille de ma propre mort, l'ignorant. Et j'ai écrit deux mots.

Merci papa, merci maman,
Merci Caro, merci Nico,
Merci Dieu.

Je me souviens, moi. Quand ce matin du réveillon 2001, il s'est réveillé au côté d'une inconnue. Nous avons tous ris. Nous avions tous ris. Aujourd'hui Olivier est six pieds sous terre, décédé du virus du SIDA. Et je me souviendrais toujours ce petit papier que ses parents nous ont montré quelques jours après. C'est bref, c'est un coup de crayon rapide, pas de relectures, pas de recherche, pas d'approfondissement. Juste pour faire réfléchir certains, certains qui oublient les principes élémentaires.

Protégez vous.
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Message par Tr0n Ssohnneuz » Ven Jan 11, 2019 5:15 pm

Une nouvelle parmi les premières aussi. Vous reconnaîtrez la biographie (tout est historiquement juste).
Beppo
Né le 16 Mars 1911 à Gunzburg.
1 m 61.
Couleur des yeux : Marrons.
Couleur des cheveux : Bruns.
Signe distinctif : Léger strabisme de l'œil gauche.
Diplômes :
- Docteur en anthropologie (1935) à l'université de München.
- Docteur en philosophie (1936) à l'université de Bonn.
- Docteur en médecine (1938) à l'université de Francfort.
Notes particulières :
Ancien membre des Stahlhelm : 1932-1933
Membre du NSDAP : 1937
SS : 1938
Faits d'armes :
1938-1939 : Régiment d'infanterie de montagne de la Wehrmacht.
1940-1942 : Médecin réserviste dans la division SS Viking.

1943

- Amenez moi le détenu matricule 32 425.

- Oui Herr Obersturmfuhrer.

- Foutez moi la racaille Tzigane dans le quartier B, j'irais faire le tri tout à l'heure. Vérifiez s'il y a des jumeaux et des nains comme d'habitude.

La blancheur immaculée des murs.
Dans un coin, une boîte.
Firme Degesch.
Ah... Monsieur Fritz Haber, béni Nobel en chimie.
Les effluves des parfums féminins des cabarets parisiens.
Ce Cynaure d'hydrogène.
Il observe la scène depuis l'une des vitres du baraquement.
La brève agonie se dessine comme un "Visage de la guerre". Ces magnifiques allégories de Dali. Il grave sur son polyptyque conscient, ces émotions, cet instinct primaire qui envoûte l'humanité d'un linceul insensé quand, proche de la folie, nous lâchons nos derniers soupirs. L'Homme se dévoile dans sa peur et dans sa mort, dans sa peur de la mort. Elle se métamorphose au fil des lentes secondes en une terreur délirante. Frénétiquement les ongles crissent sur le sol bétonné. Ils expirent, un à un. Tremblements puis convulsions, l'étincelle s'évade. Biscornu et baroque, ils se tordent moribonds dans tous les sens à la recherche de l'espoir. Ils sombrent incrédules dans l'éternel et divin sommeil, rejoignant leur sous paradis d'inférieurs, comprenant peu à peu le processus somptueux d'éradication massive par le gaz. Les plus faibles tombent comme des mouches, vieillards et enfants. Oh les petits enfants, comme ils sont mignons. Espiègles et puérils, comme c'est amusant de voir leurs frimousses se déformer sous les affres de la douleur. Les séniles se distordent plus difficilement, manque de souplesse flagrant. Quel dommage ! Puis c'est le tour des femmes, des hommes qui essaient désespérément de survivre en respirant le peu d'air pur qu'ils leur restent. Oui... Tout en haut de la salle, ils se grimpent les uns sur les autres pour atteindre le seul endroit d'oxygène limpide : le plafond. Cet optimisme absurde de croire à la résurrection, de piétiner ses congénères pour aspirer un mince filet de vie, d'étrangler son prochain pour survivre. Tu ne tueras point... Quel infâme mensonge de leur Dieu. Mais les vapeurs montent inexorablement. L'effroi. Tiens celui là, Un hoquet et hop, c'est fini. L'autre là bas, plus intéressant, dans ses borborygmes, il... Prie ? Haha... Le Dieu de la vérole juive qui a fait tous les Hommes égaux ? Un spasme, un gargouillis et c'est aussi fini pour lui. Hihi. Et les sanglots de cette pute polonaise à la solde des communistes. Quelle tristesse de voir disparaître pareille beauté... Mais c'est la loi des plus forts.

Dura lex, sed lex.
La loi est dure et c'est la loi du plus fort.
Exquis détournement non ?
Je me latinise tiens...
Comme à l'université de Francfort.

Criez donc !

Le murmure des fragrances se dissipe dans vos poumons comme le poison que vous apportez à l'humanité depuis des siècles.

Sous race.

Dans l'expectative de ma béatitude extatique, j'attends.
Je suis le zélateur, l'apôtre, le sectateur sécateur.
Qu'il claque ces prosélytes...
Qu'ils gémissent, que j'exulte.

Sous race.

On dirait une... Farandole de cadavres, résultat d'une danse informe et absurde. Oh, deviendrais-je aussi poète ? Ma folie, démesurée, presque mystique et jouissive ? Mais non... De voir ces sous êtres empilés dans d'étranges positions libidineuses, c'est plutôt excitant scientifiquement parlant. Que n'apprend-on pas sur l'être humain dans les instants qui lui restent à vivre. Dans la rue des Grands Augustins à Paris où règne l'extravagance grotesque d'un Guernica, je me souviens de Picasso... A la recherche de l'espoir, le corps humain ne laisse que les traces de son génome instinctif. C'est prouvé. Dieu ou non. Usurier juif ou non.

Sous race.

Quel bonheur...

Sonderkommandos.
Jet d'eau.

- Y en a encore qui ont lâché, on va devoir nettoyer.

- C'est normal, cher ami, c'est un relâchement des sphincters provoqués par l'absorption du cyanure d'hydrogène. Les muscles sont... Mais que dis-je... Fais donc ton boulot et nettoie moi tout ça. J'ai plus de 8000 Jüden et autres vermines à éliminer.

- Oui Herr Obersturmfuhrer.

Le crépuscule.

La colonne de la vérole.
Cette maladie qui gangrène toute l'Europe.

- Lente.

- Immédiate.

- Lente.

- Lente.

- Immédiate.

Le travail quotidien, classement.
Ce vieil air de Caravadossi...
Il sifflote, chuchote.

L'heure est enfuie et c'est mon dernier jour,
Je meurs désespéré...

Il murmure les ordres comme d'habitude à Miklos.
Fil de gauche, les improductifs.
Fil de droite, apte au travail.

- Là ce bébé, trop petit, inutile. Jetez le moi au four directement.

***

Le Cirque.
Baraque 14 Camp F.
Le fabuleux numéro du clown.

- Dina où en sommes nous des derniers croquis ?

- J'avance vite Herr Obersturmfuhrer.

Oui il avance vite.
Un pavillon auriculaire par-ci.
Un coup de pinceau pour le métacarpe là.
Une étincelle de génie comparatif dans la boîte crânienne de ce tchèque.
Sans cynisme mais avec une pointe de sourire, disons que c'est chirurgical.
J'ai bien fait de m'attacher les services d'un artiste peintre pour ces tâches.
Il est l'heure des opérations quotidiennes. Enfin un intérêt dans cette morne journée.

Quartier B - 17 h 34

- Herr Obersturmfuhrer, jusqu'à quand ces anéantissements vont-ils durer?

- Mon ami, ce sera toujours comme ça, ce sera toujours comme ça !

Mais c'est évident !

Pensif, il écrivait un rapport d'autopsie sur les dernières paires de jumeaux qui avaient fait l'objet de dissection à l'état vivant. Les hypothèses paraissaient correctes. La conclusion en était pour le moins, évidente. Des mères pures aryennes. Si nous arrivions à les faire accoucher de jumeaux, à intervenir sur le processus de procréation, nous doublerions la population. Nous aurions ainsi la possibilité de coloniser bien plus rapidement l'Europe centrale, puis l'Union Soviétique quand nous aurons gagné la guerre sur le front de l'est. Ce serait fort utile en Ukraine... Mais je tourne en rond. Pas de doute, la primauté du patrimoine héréditaire sur l'apport du milieu est absolue. Ces travaux ne tarderont pas à le prouver. Tout le processus de développement humain n'est pas stochastique, la race est hérédité et n'est qu'hérédité. Le cadre social, le milieu extérieur ne sont que des illusions qui voilent nos cerveaux scientifiques. Il faut démonter aux sceptiques la véracité de l'existence de races supérieures. Mais comment peuvent-ils en douter lorsqu'on voit ces nègres, ces juifs, ces gitans qui pervertissent la société, qui sont des sangsues au système. Les uns se nourrissent comme des usuriers, les autres n'ont pas dans leurs gènes l'évidence de l'importance du travail et du labeur. Ils sont gros, les cheveux sales, les dents mal agencés... Nous sommes pures, parfaits, nous devons changer la face de l'humanité en lui apportant la force, la résistance, la connaissance.

- Tous les défauts des Juifs sont inscrits dans leur patrimoine Herr Obersturmfuhrer ?

- Génotype - Phénotype... Non il n'y a que le génotype. Ces contes qui rapportent que le milieu environnant serait capable d'apporter des modifications sur des caractères d'ordre génétique sont stupides, et surtout fondés uniquement sur l'observation, qui même étant une base de notre science, n'a rien de théorique mon cher Miklos.

Tout en parlant une gerbe de sang gicla sur sa blouse encore blanche. L'aiguille venait de pénétrer dans le globe oculaire, perçant successivement la cornée, la rétine et la pupille. Il maintenait cette gélatine ophtalmique avec son index et son pouce, évitant de voir l'œil s'enfonçait dans la cavité. Appuyant d'un coup sec, pour un nouveau test; l'oxydation provoqué par le chlore ne pouvait que rendre l'œil bleu. Il attendit quelques instants. Les hurlements du juif ne lui arrachant qu'un simple sourire.

- Auriez vous l'amabilité de vous taire, plus vous bougez, plus je risque de vous rater. Bien que vous ne soyez pas une lourde perte, j'aimerais avoir le temps d'observer. Les yeux de l'esprit ne commencent à être perçants que quand ceux du corps commencent à baisser.

Et ferme là sous être.

Pragmatique, l'expérience allait une nouvelle fois échouée. Le chlore était sans doute un produit trop fort. Les brûlures, trop marquées, l'infection paraît gagner trop vite, pire que la gangrène. Pourtant aucune bactérie n'est injectée, j'ai bien pris soins de stériliser les aiguilles. La cautérisation ne semble pas s'exercer d'une manière normale au niveau de la rétine. La couleur peut-elle s'enlever de l'œil ? Et bien testons. Procédé inverse, la seringue tenta d'aspirer le liquide de la pupille. Un désastre, j'ai du trouer la sclérotique et récupérer un mélange de sang et de corps vitré. L'examen devrait reprendre sur un autre sujet. Essayons avec un sujet plus jeune. La sclérotique est plutôt bleu. Si je la perce est-ce que le l'humeur aqueuse va se mélanger naturellement ? Encore raté sur celui là, j'ai coupé l'iris, le cristallin ne tient plus c'est un véritable carnage.

- Miklos, sortez moi ce gamin, j'ai un dernier examen à finir dans la salle 12.

Encore hurlant, deux Sonderkommandos se chargèrent de faire sortir la seconde victime.
17 morts aujourd'hui.
Mais le réservoir était intarissable.

- Mettez vous nue, madame.

- ...

- Faites le où sinon les molosses vont s'en charger et ils seront moins tendres.

La Polonaise se déshabilla, terrorisée.

- Allons ne vous faites pas plus prude que vous ne l'êtes. Quel âge avez vous ?

- 22 ans.

- Nubile donc. Avez vous déjà eu des relations sexuelles ?

- ...

- Répondez, je suis médecin et je n'ai pas de temps à perdre avec de quelconques tabous.

- Oui.

- Avez vous été marié ?

- Non.

- Allongez vous sur la table.

Elle me regardait de l'air de ces chiens battus, apeurés par une quelconque punition. Un signe aux Sonderkommandos et ils se chargèrent de l'attacher sur la table d'opération.

- Alors comme ça vous êtes nonne comme le stipule votre dossier et vous avez déjà eu des rapports sexuels. Et bien dites moi, ça ne m'étonne guère de votre sous race polonaise. Vous ne verrez donc aucun inconvénient à ce que nous remédions à tout ça.

Elle beugla comme une vache qu'on étripe.

- Voyons cher Miklos. Les rayonnements X font leur office. Ils brûlent son vagin, ce qui a terme est une excellente source d'éradication de leur sous race. Un peuple ne pouvant plus se reproduire, et ainsi, plus besoin de solution finale ! Voyez donc ce génie n'est-ce pas ?

- Bien évidemment Herr Doktor.

- Votre spécialité dans l'anatomie pathologique m'a toujours fasciné vous savez.

- Elle est là pour servir la plus grande gloire du Reich.

- Oui.

Puis regardant la patiente.

- Cessez de hurler que je suis le diable ou un être malfaisant. Si vous aviez pris la peine de lire, et donc de vous cultivez, vous sauriez que le succès est le seul juge de ce qui est bon ou mauvais ici bas.

Du sang se répandait sur la table. La victime vociférait contre le diable en me fixant, mais ses larmes n'y changeraient rien. La science ! Elle criait tout ce qu'elle pouvait, la douleur devait être insupportable. Mais que ne savait elle pas qu'elle participait à la plus grande expérimentation humaine de tous les temps. Celle qui allait changer la face du monde. Son nom circulait déjà jusqu'à Berlin, avec de biens meilleurs résultats que les U731 japonais. Toujours en écoutant d'une oreille distraite les hurlements de la patiente, il écrivait son rapport.

Société Ahnenerbe
16, Pûcklerstrasse
Berlin-Dahlem
...

***

Ce soir dans le camp d'Auschwitz,

- Oncle Mengele ! Oncle Mengele !

Ah les enfants... Qu’ils sont mignons. Je les aime bien.

- Oui mon petit, pour Noël j'ai amené des boîtes de chocolat pour tous tes petits camarades.

- Comme vous êtes gentils Grand Oncle !

Les enfants l’aimaient car il leur donnait du chocolat…
Oui certains enfants l’aimaient.

Depuis la fin de la guerre, je suis Wolfgang Gerhard.
Mon vrai nom : Josef Mengele.
Lieu de résidence : L'Argentine.
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Re: Ecriture

Message par Tr0n Ssohnneuz » Ven Jan 11, 2019 5:42 pm

Je vous donne un extrait d'une nouvelle fantastique et du type de travaux qui occupe certaines de mes journées (nouvelle historique avec un soupçon de sorcellerie qui se déroule en Hongrie au 11e siècle).
Elle danse, lascive. Elle danse. Elle danse en cadence, en rythme sur des notes enivrantes. Elle danse. Son corps voluptueux, ses formes sensuelles, aux gestes serpentins, révèlent une exquise beauté, une hypnotisante égérie. Le galbe de ses hanches, ses bras minces ondulent dans les airs avec mesure, d’une harmonie subtile, presque angélique. Ensorcelante, comme les délicates sylphides franques. Ses mouvements graciles sont un délice pour la pupille. Elle fascine, elle subjugue, et d’un regard louvoyant, fuyant, elle saisit de sa paume vos yeux, et dérobe votre cœur. Elle ne s’imprègne pas de la musique, elle est la musique. Ses sons enjôleurs, cajoleurs provenant de derrière une tenture, sont une tendre et douce mélodie ; elle navigue sur des arpèges, vogue sur une clé d’ut. Elle offre ainsi un ballet qui caresse jusqu’au silence de la mélodie, qui frôle les dièses et les bémols. Elle éblouit d’un battement de cils, presque impudique. De cette chorégraphie ponctuée de postures envoûtantes, un visage, son visage stimule les fantasmes. Des mimiques séductrices, une attitude aguicheuse, une tonalité affriolante comme les voiles transparents qui révèlent sa nudité. D’une œillade provocatrice, d’un mouvement de doigt sur ses lèvres qui intime à se taire, d’une main dans sa chevelure, elle incite aux chimères. Sa nuque divine exhorte à l’amour. Elle m’appelle ; cette poitrine qui berce mes prunelles. Pantoise face à l’enchantement, ma langue pendrait presque de ce désir charnel inassouvi.
Une lumière pourpre et vermeille s’allume, vacillante et fugace.

Une dissonance apparaît, presque imperceptible. La finesse se métamorphose. C’est d’abord subtil. La grâce s’efface, les rythmes se ralentissent. Puis, les tonalités se meuvent en tumulte. Les ondulations de son corps, de cette beauté, deviennent rudes, durs et archaïques. La souplesse devient raideur comme happer brusquement par la peur. Les arabesques musicales se transforment en carrés. Les entrelacs se changent en rectangle rectilignes ; les sons deviennent primitifs. De l’élégance naît le grossier. Un bruit brut, discordant qui harcèle l’oreille. La douceur devient obsession. La mélodie suave et limpide n’est plus que contraste et cacophonie. Tout est désassemblé, irrégulier.

Les ombres chancellent et la lumière révèle les tourmentés.

Dans un coin de la pièce, deux corps dans une position libidineuse, presque lubrique. La chorégraphie de la danseuse n’est plus qu’une impulsion erratique de gestes biscornus. Une asymétrie presque monstrueuse naît d’un changement brutal du syncrétisme esthétique. La fureur ? Non… La démence la guette. Dans un coin de la pièce, deux corps dans ? Non… Deux cadavres désarticulés comme des poupées de cire, disloqués dans une disposition suggestive et immonde. L’illumination dévoile la scène infâme. Des ossements disposés sur le sol, des fémurs brisés, des crânes fendus, des thorax éventrés. Abject théâtre issu d’un esprit malade, dégénérescent. De sombres tâches écarlates coulent entre les pierres mal agencées du sol. Coagulé, écailleux, le rouge domine même les voiles qui, disparates, ornent les murs. Ces diptyques de velours, tant diaboliques qu’effrayants, représentent l’opposition de l’orgueilleux face au Père. Cette splendeur aux couleurs chaudes achève ainsi de rendre le lieu sordide et glauque. Une décadence digne des plus beaux jours de Sodome et Gomorrhe.

Un relent nauséeux s’empare de moi.

Dans un recoin, vautré sur une curule d’ivoire, deux yeux ternes observent avec délectation.

Le silence de ses yeux jaillit comme un torrent et tranche. Tel l’acier, il débite en minuscules rondelles chaque parcelle de mon courage. Ma bravoure s’évade. Une goutte de sueur, un frissonnement… Un frémissement qui se meut en tremblotements. Non je ne le crains pas, non il ne me fait pas peur ; il me terrifie…
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Re: Ecriture

Message par Tr0n Ssohnneuz » Ven Jan 11, 2019 5:57 pm

Et ma première nouvelle envoyée pour concours il y a quelques années "Andrea" : https://drive.google.com/drive/folders/ ... Cwi6-ToTcG
(avec toutes les erreurs et les constructions de l'époque).
Vous avez une seconde nouvelle en cours de retravail "X" à côté.

Aujourd'hui je travaille sur cinq ou six nouvelles en parallèle qui avancent petit à petit et qui sont dans la logique de celles sur ce google drive.
J'ai plusieurs centres :

2248 : Une série de nouvelles d'anticipation dans le 23e siècle qui racontent aussi bien la vie que les problématiques de conscience du futur.
X : Enquête policière et comment fût crééela première IA.
Quantique : Thème d'anticipation que je ne peux pas vraiment révéler sans casser la surprise. Trois histoires à des époques différentes qui vont se rencontrer.
Terry : L'histoire d'une journaliste un peu idiote qui après avoir suivi un salon de mode parisien, se retrouve au cœur de l'éco terrorisme du 23e siècle.
Psy : Enquête policière sur une découverte effectuée par un scientifique qui s'exile et demande asile aux états unis en compagnie de ses deux filles jumelles qu'il doit abandonner, poursuivi par des soviétiques énervés.
Parthénogénésis : La vie sur Mars, et comment devenir un cas scientifique primordial de l'évolution à cause d'une mutation.
Murphy : Enquête policière sur un meurtre qui défrise les systèmes de la noosphère par un bug étonnant...

Et j'ai une seconde série de nouvelles :
Raven : L'histoire d'un moine venu évangéliser la hongrie du 12e siècle (magyar) qui tombe sur des meurtres à l'apparence très païenne.
N'Tloak : Un vaisseau de colonisation humain se paume sur une planète un peu spécial où deux peuples se foutent violemment sur la gueule dans une immense jungle flippante et mortelle.
Mythe : L'histoire de la déesse Morrigane (geste de l'irlande mythique revue et corrigée). Une petite fille qui remet en cause les traditions ancestrales de sa tribu bien avant l'âge du fer et qui finit par subir les affres d'une nature humaine très primitive de l'age de pierre (le tout avec un soupçon de féerie noirâtre).

Je vous donnerais progressivement les premiers jets finaux quand ils auront atteint une certaine maturité :)
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Re: Ecriture

Message par Miyuki Saeda » Sam Jan 12, 2019 11:45 am

Tr0n Ssohnneuz a écrit :
Ven Jan 11, 2019 4:58 pm
Ce sont généralement des jets retravaillés légèrement, principal très de ce que j'écris, le son.
Voilà un petit florilège pour ceux qui la lecture enchante.
Je ne comprends pas ta phrase ... Tu voulais dire "Trait" ou j'ai rien compris?

Ta toute première nouvelle "Olivier", tu n'as pas été recruté par le sidaction? C'est assez poignant comme texte.

T'as catapulté beaucoup de textes en trop peu de temps, t'aurais dû poster ça de manière plus progressive! :cripes:
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Re: Ecriture

Message par Tr0n Ssohnneuz » Sam Jan 12, 2019 9:29 pm

J'en ai des dizaines d'autres.

Non je n'en publie aucune, et je ne fais jamais de tentative d'écriture pour des éditeurs, ça ne m'intéresse pas :)

Je ne sais plus ce que je voulais dire il devait y avoir un ou deux mots en plus.
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Re: Ecriture

Message par roto » Mer Jan 16, 2019 8:38 am

J'ai trouvé la nouvelle sur le SIDA particulièrement touchante.
Je n'ai pas encore lu le reste mais ça viendra :)
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